Le 4 février 1994, François D. a initié le début d’une (courte) série, 9 oeuvres en tout, des montages. Tous construits de manière à peu près identique : des figures, 2 ou 3, alignées au-dessus d’une surface quadrangulaire à peu près monochrome.
C’est le montage ici reproduit, le n° 6, qui donne le titre complet : “Figures avec soubassement” – et un sous-titre: “La déploration”. Ce mot même, “déploration”, renvoie inévitablement au culte que vouait François aux peintures de Giotto à la Chapelle Scrovegni de Padoue... L’une d’elles, la Déposition de Croix, montre un Christ étendu à terre (lèvres bleues, prunelles opaques), entouré de disciples perdus de tristesse, et, en l’air, d’angelots qui pleurent (comme pleureraient des enfants, la bouche au carré !).
Ce qui frappe ici (revenons au n°6) c’est que le propos initial, figures et soubassement, paraît formel, programmé, face à ces bras qui décollent des bustes et rejoignent, tordus, des mains aux doigts crispés, d’une rare expressivité, qui cachent les yeux et les bouches. Regardons aussi les 4 gisants empilés dans le soubassement.
Peut-on parler d’une “tentation” du peintre ? A-t-il été partagé entre l’attrait de l’expressif et le souci d’un formel plus raisonnable ?
Ce qu’il faut, c’est que cela vive. dit-il.